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-M620- Fiction Vampirique

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Aliocha Kouochkov
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Aliocha Kouochkov

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-M620-  Fiction Vampirique _
MessageSujet: -M620- Fiction Vampirique -M620-  Fiction Vampirique I_icon_minitimeJeu 22 Déc 2011 - 12:49

Bonjour tout le monde!

Oui, je me suis dit que c'était le lieu idéal pour partager cette fiction! Ici on aime les vampirounets, pas vrai? XD En tout cas j'espère que cette histoire vous plaira, et n'hésitez pas à commenter (et même à critiquer, ça ne me dérange pas ^^).

Pour toutes mes autres fictions, rdv sur mon blog: http://mimoldia-creations.eklablog.com/


oOo -M.620- oOo

Chapitre Premier: L’unité d’Elite à l’Extermination Vampirique

Le vampirisme est un crime et les vampires, des monstres. Il n’y a pas de place pour eux dans ce monde. Ce sont des animaux froids et sanguinaires, sans âme, sans familles, sans passé ni conscience. Ils sont nés pour tuer. Nés... pour être exterminés.

-M620-

Cela faisait huit ans maintenant que James traquait les buveurs de sang à travers l’Ecosse. Huit ans où il avait risqué sa vie pour venger des personnes qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Ce soir là encore le meurtre avait été net, propre et précis, avec pour seule preuve flagrante les deux points rougeâtres sur la nuque de cette jeune secrétaire.

James soupira en laissant les gars de la morgue l’embarquer. Elle n’avait sûrement pas eu le temps de souffrir, il fallait au moins reconnaître cela. Une nouvelle affaire à étouffer, puis à résoudre. Colin, le collègue et meilleur ami de James, vînt lui faire son rapport.

«D’après les informations dont nous disposons elle est morte il y a quatre heures environ. Une femme ordinaire, pas de famille connue, célibataire, salaire médiocre et situation précaire. Sa patronne est un vrai rapace... c’est elle qui l’a trouvée.»

James hocha silencieusement la tête. La victime avait le profil.

«Son groupe sanguin?» demanda-t-il.
«Je ne sais pas. Et ce sera difficile à dire, vu le peu qu’il en reste.» répondit Colin. «Mais le labo confirmera un A-, comme pour les quatre autres de la région, non?»
«Probablement. Rajoute cette victime au dossier M. 620.»

Il glissa une main moite dans ses cheveux blonds et commença à fouiller le bureau, laissant ses yeux verts vagabonder en quête d’indices. Depuis un mois le même vampire sévissait dans cette région du Sud de l’Ecosse, et l’Unité d’Elite à l’Extermination Vampirique (UEEV) ne parvenait pas à le coincer. Cinq victimes, toutes célibataires, d’un âge approximatif de vingt-cinq ans, à la situation souvent peu enviable, en bref une série noire qui ne s’arrêterait pas de sitôt. Cinq victimes, et en si peu de temps...

Soudain, James suspendit son geste vers l’ordinateur portable de la victime.

«Colin, la victime était bien brune, n’est-ce pas?» demanda-t-il, fébrile.
«Oui. Pourquoi? T’as trouvé quelque chose?» demanda le rouquin en s’approchant.
«Là, sur le clavier! ... il y a un cheveux blond!»

Colin observa son collègue, sceptique, et tira un peu sur les cheveux mi-longs de ce dernier qui se vexa.

«Il n’est pas à moi, je te remercie! Celui ci est plus clair et plus long!»
«Ok, je te crois.» se moqua gentiment Colin en sortant un petit sachet plastifié de son sac. «S’il est d’origine vampirique on le saura tout de suite. Continu de chercher, s’il-te-plaît, ça m’évitera une fouille des archives pour retrouver à qui ce cheveux appartient.»

James, agacé que Colin n’apprécie pas sa découverte à sa juste valeur, continua ses recherches. Après deux heures de fouilles, le jeune inspecteur abandonna. Ce vampire était un pro’, il ne laissait jamais aucune trace. Un cheveux blond, qui pouvait tout aussi bien appartenir à un collègue de la victime, c’était comme rentrer bredouille.

En parlant de collègues, Stanley, un assistant taciturne à l’esprit cynique, tentait tant bien que mal de combattre son insociabilité pour rassurer la patronne de la secrétaire décédée. Malheureusement la bonne femme était dans tous ses états depuis qu’elle avait découvert le cadavre dans son bureau;

«Quelle horreur, pauvre fille!» s’exclamait-elle. «Elle était si pâle...»
«Madame, depuis quand...»
«Et son expression! Elle avait l’air terrifiée!»
«Depuis quand était-elle à votre service?» acheva Stanley, agacé.
«Deux ans, oui, Louise était une très bonne secrétaire. Pauvre fille! Elle qui était si heureuse ce matin, elle venait juste de rencontrer un garçon!»

James frappa l’épaule de Stanley qui lui lança un regard noir. Manifestement il avait bien saisi tout seul l’intérêt de cette information, et ne semblait pas vraiment apprécier le geste de son supérieur.

«Pouvez-vous nous décrire cet homme, nous donner son nom?»
«Oh son nom je l’ignore, mais je l’ai un peu observé quand il a accompagné Louise au bureau, ce matin. Il devait avoir une trentaine d’années je pense, il était très grand et pâle, plutôt joli garçon, pas du tout le genre d’homme que Louise avait l’habitude de côtoyer! Pourquoi? Vous pensez que c’est un meurtre? Vous pensez qu’il est coupable?»
«Non madame.» mentit Stanley froidement pour faire taire l’agaçante perspicacité de la patronne. « Votre secrétaire est sûrement morte d’une rupture d’anévrisme, ce que l’autopsie confirmera. Mais cet homme est son seul entourage connu, nous souhaitons donc nous entretenir avec lui au sujet des futures obsèques de son amie. A quelle heure sont-ils arrivés ici, ce matin?»
«A neuf heures précises, Louise arrivait toujours à cette heure là. Pauvre fille! Elle était si ponctuelle!»
«Il faisait déjà jour.» grogna James dans sa barbe inexistante.

La patronne leur assura qu’elle ignorait où il vivait et les inspecteurs remballèrent leurs affaires pour retourner au Q.G.

Arrivé au quartier général de l’UEEV, une auberge miteuse dont le tenancier était bien peu scrupuleux sur le choix de sa clientèle, James déposa avec humeur son sac sur une table, avant de s’écrouler sur une chaise bancale en bougonnant. Stanley lui lança un regard méprisant avant d’aller commander au barman un remontant. Colin quant à lui réprimanda son ami pour son abattement.

«Allons, vieux, ne soit pas défaitiste comme ça! Nous avons sa localisation approximative et son mode opératoire! Le M.620 ne restera pas éternellement en liberté!»
«Cet homme...» bougonna quand même James. «Ca aurait pu être lui.»
«C’est vrai, il aurait pu être notre vampire. Mais il peut vivre le jour et eux non, tu te souviens?»
«Nous n’avons aucun indice!» se plaignit encore le blond en attrapant le verre de whisky que Stanley faisait glisser jusqu’à lui.
«Si, le cheveux blond.» répliqua le roux, toujours optimiste.

James sourit et bu d’un trait son verre, puis jeta un coup d’oeil à sa montre.

«Je suis en retard.» constata-t-il avec détachement.

Il avait rendez-vous comme chaque soir dans un hôtel bourgeois du centre ville à vingt-et-une heure. Exactement l’heure qu’il était.

«Un jour tu nous le diras, qui tu vois comme ça depuis trois semaines?» demanda Colin.
«Une femme, c’est évident!» répondit Stanley à la place de l’intéressé.
«Ce n’est pas évident!» se vexa le blond. «Et ça ne vous regarde pas de toute manière. Contentez-vous de faire votre boulot! Je veux l’identité du monsieur-cheveux-blonds en revenant!»

Les deux hommes ne discutèrent pas mais n’en pensèrent pas moins. Résigné, Colin regarda partir son ami. Depuis huit ans qu’il le connaissait, c’était la première fois que James lui faisait des cachotteries, et ça l’inquiétait plutôt. Il sortit machinalement l’indice tant discuté de son sachet plastifié et se tourna en soupirant vers son assistant.

«Stanley, sort-moi la lampe noire s’il te plaît.» réclama-t-il sèchement.

Et l’assistant s’exécuta, sortant de sa valise la fameuse lampe à ultra-violets. Lorsque ses rayons percutèrent le cheveux celui-ci prit une teinte rouge parfaitement anormale compte tenu de son blond d’origine. Stanley et Colin échangèrent un même sourire.

«Ce con là avait raison, comme toujours.» marmonna le roux, ravi. «C’est un vampire! C’est le matricule 620!»
«Ce qui signifie...» voulu se moquer l’assistant.
«... que tu vas m’aider à fouiller les archives et à comparer l’ADN de cet indice avec celui de tous les vampires en cavales connus!» compléta Colin.
«Pardon? Mais c’est votre boulot!» se défendit le brun.
«Toi tu es mon assistant, donc ton boulot c’est de m’assister. Allez, en route!»

Stanley haussa les épaules. Il s’était bien douté qu’il n’y échapperait pas. En revanche il était bon pour une nuit blanche.

-M620-

La quarantième chambre de l’hôtel Fareway s’ouvrit lentement sous la main calleuse de James. Le jeune homme adorait la sensation de bien-être que ce simple geste jetait en lui. Une odeur d’épices et de fleur d’oranger flottait dans la coquette chambre aux couleurs chocolat. Le mobilier était sobre, élégant et minimaliste. James referma la porte derrière lui, silencieusement. Sécurité. Chaleur. Il sourit et se pencha pour ramasser le châle vert qui traînait sur la moquette. Un rire cristallin lui parvînt de la chambre. Elle avait un rire de petite fille.

James avança jusqu’au lit double et s’y assit, contemplant de là la femme qui sortait à peine de la salle de bain. Amour. Elle était petite, aux formes avantageuses. Elle était blonde elle aussi, ses cheveux courts encadrant en boucles folles son visage radieux, que l’âge n’avait pas encore trop marqué. Ses yeux d’un bleu azur très prononcé étincelaient de malice. Pas de maquillage, pas de chichis, elle portait un adorable déshabillé rouge avec aisance et panache. Une femme fatale, c’est ça qui lui avait plu chez elle. Charmante, toujours douce et attentive. Et mûre. De vingt ans son aînée, Viviane était sa fiancée depuis près d’un an. Enfin, fiancée...

«J’ai bien cru que tu ne viendrais pas, James.» reprocha-t-elle avec douceur en prenant place à côté de lui.
«Excuse-moi.» soupira-t-il en la prenant dans ses bras. «Mon affaire traîne en longueur, et une nouvelle victime est apparue ce soir.»
«Ce tueur en série me fiche la chair de poule chaque fois que tu m’en parles.» dit-elle en l’embrassant.
«Alors n’en parlons plus.» répliqua le blond en lui rendant son baiser.

Il la fit basculer en arrière sur le lit et ils commencèrent à rire comme des gosses. James amorçait un geste pour se déshabiller mais Viviane l’en empêcha.

«Tu as toujours l’air contrarié, expliques-moi.» fit-elle

Il soupira. Pourquoi fallait-il qu’il ne puisse rien lui cacher?

«Tu veux vraiment le savoir?» demanda-t-il en faisant la moue.
«Evidemment!» le rabroua-t-elle.
«Et bien, depuis que nous nous donnons rendez-vous ici mes collègues se sont rendus compte que je voyais quelqu’un.»
«Logique, puisque tu ne peux plus faire semblant de rentrer chez toi.» admit-elle.
«Voilà! Elle est drôlement intelligente ma jolie futur femme! En aurait-elle finit avec son interrogatoire?»
«Hmm, presque, beau blond.» sourit-elle. «Cela te dérange-t-il vraiment, que tes collègues sachent que tu es mon amant?»

James cessa peu à peu de sourire, et prit un air plus grave. Du bout des doigts il effleura les petites rides qui creusaient le coin des yeux de sa compagne.

«J’aime tout en toi.» déclara-t-il amoureusement. «Je ne changerais jamais d’avis sur la question, et ton âge fait partit de ce que j’aime en toi. Mais je ne veux pas tout gâcher maintenant. Si mes collègues te rencontrent, obligatoirement ils découvriront comment et où nous nous sommes rencontrés. Ils découvriront ma vie d’avant. Je ne suis pas encore prêt pour ça Viviane.»

Elle acquiesça. Elle le savait honnête et elle avait confiance en lui. James l’embrassa et reprit les choses où elles s’étaient arrêtées. Ils avaient trop peu de temps à passer ensemble pour ne pas en profiter au maximum.

-M620-

Colin bailla et Stanley se frotta les yeux. Après cinq heures de recherches ils avaient pu déterminer que leur vampire était de sexe féminin, et ils avaient mis de côté cinq dossiers de créatures au mode opératoire similaire à celui du M. 620. Le matricule correspondait au profil d’un tueur recherché, et il arrivait fréquemment qu’un buveur de sang ait plusieurs matricules.

Stanley comparait au microscope l’ADN du cheveux avec celui récupéré un jour sur la sanguinaire Lisbeth Gallagan lorsque le téléphone central sonna. Colin se précipita sur le combiner et décrocha.

«C’est la morgue.» expliqua-t-il à Stanley.
«La victime était A-?» demanda l’assistant, blasé.
«Oui, mais il y a mieux...»

Le roux mit le haut parleur et demanda au médecin de répéter le sujet de son appel.

«Cette dernière victime aura été plus combative que les autres!» expliqua l’homme au bout du fil. «Elle a griffé son agresseur, et les tests sont formels, c’est de la peau de V qu’elle a sous les ongles.»

Le docteur Hisley, qui travaillait à la morgue pour le compte de l’UEEV, refusait d’appeler les vampires autrement que «V», comme si dire leur nom le viderait subitement de son sang.

«Pouvez-vous nous envoyer par mail les informations génétiques de ce morceau de peau?» demanda Colin.
«C’est là que c’est intéressant, inspecteur! Cette femme est une mine d’or: j’ai découvert deux ADN différends et aucun des deux ne lui appartient!»
«Ca veut donc dire qu’il y avait deux vampires dans le bureau de la secrétaire?» demanda Stanley en fronçant les sourcils.
«Au minimum.» approuva le médecin.
«Merde, on a pas finit les recherches!» grogna Colin. «Bon, envoyez nous tout ça! Merci Hisley, rappelez-nous si vous avez du nouveau.»

Il raccrocha. Cinq minutes plus tard le mail arriva. Stanley y jeta un rapide coup d’oeil et afficha un rictus fatigué.

«J’ai deux nouvelles pour vous, inspecteur.» dit-il. «Une bonne et une mauvaise. Par laquelle je commence?»
«J’ai besoin d’une bonne nouvelle d’urgence, alors commence donc par celle-là.» répondit Colin en rangeant un nouveau dossier.
«Nous savons enfin à qui appartient le cheveux retrouvé sur le clavier de la dernière victime. Il s’agit de Karielle, recherchée depuis deux siècles, aperçue pour la dernière fois il y a dix ans à Londres. Elle y avait fait une centaine de victimes en deux mois.»
«Je connais son histoire.» marmonna Colin en passant une main dans ses cheveux courts. «Elle est rapide et méticuleuse, ça explique au moins le manque d’indices remarqué jusque là. Et la mauvaise nouvelle?»
«Les deux ADN retrouvés sous les ongles de la victime sont différends du sien. Nous avons affaire à trois vampires, peut-être même plus.»
«Un clan?» s’étonna Colin. «Qu’est-ce qui pousserait une femme comme Karielle à fonder ou rejoindre un clan?»
«Rivalités avec un chef de clan, souffrance due à une solitude trop prolongée?» proposa James en entrant dans la pièce d’un pas raide.
«Déjà rentré, James?» sourit son ami.
«Il est quatre heures. Je reprend bien le service à quatre heures, d’habitude, non?» répliqua froidement le blond.
«Et bien elle doit être drôlement jolie pour te mettre dans un tel état!» plaisanta le rouquin en retournant à son travail.

James rougit mais ne rentra pas dans le jeu et distribua plutôt le café à tout le monde. Et ils se remirent au travail.

-M620-

Trois jours s’étaient écoulés, et James continuait de jongler entre son travail de plus en plus étouffant et sa vie de couple qui avait bien du mal à s’épanouir. Le blond se rongeait continuellement les ongles et usait et abusait de la caféine pour se maintenir éveillé. Les deux acolytes de Karielle étaient inconnus de leurs fichiers, ce qui n’arrangeait pas leurs affaires. Et puis ce soir là, alors que James allait rejoindre Viviane à l’hôtel une fois encore, Colin l’arrêta, tout sourire, son téléphone à la main.

«Sharp’ a appelé, mec!» dit-il, surexcité. «Il a trouvé notre clan aux abords du port de pêche, faut qu’on y aille maintenant!»

James soupira de soulagement. Il avait bien cru que ce jour n’arriverait jamais! Le blond réveilla Stanley, qui s’était endormi sur ses dossiers, d’une claque bien sentie sur le crâne, et les trois hommes se ruèrent dans leur voiture noire, direction le port. James ordonna à Colin de prendre le volant. Au bout de dix minutes le blond sortit son téléphone.

«Qui veux-tu appeler dans un moment pareil?» s’impatienta Colin.
«J’annule un rendez-vous, je n’en ai pas pour longtemps.»
«Oui, c’est ce que tu dis...»

Mais James ne l’écoutait plus.

«Allo, c’est moi.» dit-il d’une voix plus douce que de coutume. «Je suis en mission ce soir... oui... désolé... tout se passera bien, je te le promet... merci...»

Il hésita, jeta un regard anxieux à ses collègues, Colin faisant semblant de rien mais Stanley l’écoutant sans s’en cacher, puis il soupira et ajouta du bout des lèvres:

«Je t’aime.»

Il raccrocha précipitamment avant d’entendre la réponse de Viviane. Il entendit distinctement le ricanement de son assistant et remarqua le sourire en coin de Colin. Il rougit. Mais l’heure n’était pas aux interrogations sur la vie privée de James Candle. L’heure était à l’action.

Lorsqu’ils arrivèrent aux abords du port, Sharp’ les attendait, les mains dans les poches, nerveux. C’était un vampire de seconde zone qui, pour protester contre l’abomination de sa condition, avait décidé de ne plus se nourrir que de sang de porc. Un crétin selon James, qui rêvait depuis qu’il le connaissait de lui faire la peau comme aux autres, mais Colin ne manquait jamais de lui rappeler combien il leur était utile comme indicateur. Gras et malodorant, il ressemblait un peu plus chaque année aux pauvres bêtes qu’il égorgeait. Ses yeux porcins vibraient craintivement et sa voix grave était coulante d’un miel douteux. Colin prit la parole, à voix basse par soucis de discrétion.

«Alors Sharp’, notre clan?»
«Là-bas inspecteur, sur le pont, là-bas!» répondit le vampire en pointant un doigt grassouillet sur les quais.

Stanley arriva derrière eux, les bras chargés de trois arbalètes armées de pieux en bois. Sharp’ disparut de la circulation presque aussitôt. Les trois hommes avancèrent silencieusement vers le lieu de rendez-vous de leurs proies. James fût le plus proche, bien qu’à couvert derrière un cabanon, et ce qu’il vit le stupéfia. Cinq vampires immobiles autours d’une espèce de feu de camps flottant...

«Ils font un sabba?» questionna-t-il en fronçant les sourcils, ses yeux verts se plissant pour mieux distinguer les créatures qu’ils traquaient.
«Ce que je vais te répondre va te paraître dingue, vieux, mais... je crois qu’ils se font juste des grillades...»

James se tourna vers le rouquin, sceptique.

«Tu en connais beaucoup, des vampires qui aiment le poisson grillé?»
«Je ne suis déjà pas sûr qu’ils aiment le poisson cru.» admit Colin. «Mais Karielle est bien avec eux, ça, j’en suis sûr! Regarde, la blonde en face de toi. Et les deux noirs, à ses côtés...»
«Les jumeaux de Backer Street.» reconnut James. «Le type aux cheveux violets qui nous tourne le dos, ce doit être Calyandre.»
«Cette sale grenouille nous a déjà échappé deux fois, mais cette fois je l’aurais!» grogna Colin en armant son arbalète.

James l’interrompit d’un geste patient.

«Tu ne tires pas avant mon signal.» dit il.
«C’est une plaisanterie?» s’énerva Colin. «Je veux la peau de Calyandre maintenant!»
«Je veux d’abord savoir qui sont les autres, enfin l’autre, le brun de dos.»
«Il n’a pas l’air d’avoir plus de seize ans, il a été mordu drôlement tôt...» remarqua Colin. «Où est passé Stanley?!»

James sursauta à cette question. Il tourna la tête dans tous les sens avant de distinguer la silhouette embusquée de leur assistant qui visait le petit groupe vampirique de son arbalète. En quelques secondes, le trait était tiré et, coup de bol ou coup de maître, ce pieux se planta parfaitement dans le dos de Calyandre qui s’effondra aussitôt. Les autres vampires se levèrent et se tournèrent vers eux. Ils étaient repérés.

«Courrez!» hurla James en prenant ses jambes à son cou.

Un autre cri étouffé par le sien poussa les vampires à les poursuivre. Stanley était le plus jeune et le plus rapide des trois, aussi arriva-t-il le premier à la voiture. Il prit le volant. Colin monta à sa gauche. James se retourna pour envoyer un pieux à l’aveuglette. Mais les créatures n’étaient qu’à deux mètres de lui. En panique il se jeta dans la voiture qui démarra avant qu’il n’ai fermé sa portière. L’un des jumeaux parvint à s’y accrocher. Son visage noir aux traits lisses et éternellement jeunes se déformait en un masque démoniaque. Sa lèvre inférieure était cerclée d’un anneaux en argent dans lequel se reflétaient les longues canines de la créature. James recula le plus qu’il pu et Stanley commença à prendre des virages serrés. Malheureusement le vampire parvint à rentrer et à fermer la portière. Ses camarades poursuivaient toujours la voiture en courant.

«Les gars!» hurla James tandis que son agresseur évitait ses coups de pieds avec aisance.
«Trop tard gamin.» ricana la créature à la voix profonde.
«Colin!!»

Un flash de lumière violette traversa l’habitacle et aveugla le vampire qui hurla de douleur. James en profita pour défoncer la portière et balancer le vampire sur la route. Mais la course poursuite n’était pas terminée pour autant. Tandis que le jumeau aveugle restait en arrière, ses copains décidèrent de prendre la voie des airs.

«Merde... merde, merde!» s’écria James en fouillant dans son sac à la recherche de flacons d’eau bénite. «Stanley, accélère bon sang!»
«Je suis à fond inspecteur!» répliqua vertement l’assistant.
«Ouais bah eux aussi, et ils sont plus rapides que nous!» remarqua Colin, sa lampe noire toujours dans les mains.

James poussa le toit ouvrant et, ceinturé d’une dizaine de petits flacons d’eau, passa la tête à l’extérieur. Karielle était en tête de cortège. Sur son visage, étendu comme un masque autours de ses yeux, un tatouage complexe d’une noirceur d’encre accentuait la pâleur extrême de sa peau. James ouvrit une première bouteille et la lança sur le groupe. Le liquide s’éparpilla dans les airs et les trois vampires s’écartèrent brusquement. Le second jumeau se cogna contre un lampadaire. James continua de lancer les flacons en l’air.

«Qu’est-ce qu’il fait?» demanda Stanley en risquant un oeil dans le rétroviseur.
«Il béni l’air environnant!» expliqua Colin. «Pour que les vampires ne puissent plus y voler.»
«Bouclez là bande de couillons, c’est pas le moment de faire cours, on est toujours poursuivis!» s’écria le blond avec humeur en lançant son dernier flacon sur le jeune garçon à droite de Karielle, lequel s’effondra aussitôt.

La blonde irlandaise hurla sa frustration et fondit sur James, lequel s’empressa de rentrer dans la voiture. Une main fine et blanche agrippa ses cheveux avant qu’il n’ai refermé le toit ouvrant. En hurlant, James tentait comme il pouvait de lui faire lâcher prise. Karielle se pencha, ses crocs blancs à découvert, mais ne pu qu’en effleurer la peau du bout des canines avant... de se prendre la lampe noire directement dans la figure. Lâchant prise, elle décolla de la voiture dans un dernier cri strident.

La course poursuite était terminée, mais Stanley continuait de rouler comme un fou à travers les rues, pour les semer définitivement sans doute. Colin et James regardaient encore derrière eux, le blond complètement essoufflé et encore blême.

«La vache, vieux, j’croyais bien que tu y passerais cette fois!»

James accorda enfin un regard à son ami roux, et eut un léger sourire en coin, presque amusé.

«Ce n’était pas mon intention... mais j’y ai cru aussi!»

L’impression d’avoir échappé au pire leur permit pendant un bref instant de souffler. James, Colin et Stanley savaient que chacun d’entre eux aurait pu se faire tuer en une fraction de seconde s’ils avaient relâchés leur attention, et ne pouvaient au fond s’en prendre qu’à eux mêmes si ça avait dégénéré de cette façon.

«On a eu Calyandre au moins...» fit remarquer Stan’, manquant comme à son habitude de finesse, ce que Colin lui fit remarquer vertement.
«Ouais, c’est ça, et on a faillit crever pour ça! La prochaine fois, fais ton boulot d’assistant, merde! Assistes! Décides pas tout seul de mener l’assaut!»

Stanley ralentit l’allure de la voiture à proximité maintenant du QG. James en profita pour jeter un coup d’oeil à l’heure qu’affichait sa montre. Trop tard pour rejoindre Viviane. Après une telle course poursuite, de toute façon, il valait mieux qu’il prenne du recul et se calme un peu. La retrouver, c’était prendre le risque qu’elle le fasse parler. Et là, il avait vraiment envie de parler à quelqu’un. C’était une envie qui resterait muette, puisque son meilleur ami n’avait pas besoin de l’écouter pour savoir ce qui s’était passé durant la nuit: il avait vécu la même chose.

«Je pense que je vais me coucher directement. Qui prend le premier tour de guet?» demanda le blond en étouffant un bâillement derrière ses deux mains.

Stanley leva la main pour s’auto-désigner, à la surprise générale. Il devait sûrement s’en vouloir de ce qui venait de se passer, et l’adrénaline de la soirée n’était pas encore totalement retombée. Quoi qu’il en soit son geste fût accueilli avec plaisir par les deux camarades.

Les chambres de James et de Colin dans l’auberge étaient face à face. Les deux hommes se sourirent à l’embranchement, contents de se voir encore vivants tous les deux, puis rentrèrent chacun de leur côté retrouver leurs lits. C’est en se glissant sous les draps que l’inspecteur Candle découvrit, l’esprit embué, que sa fenêtre était ouverte. Et qu’il faisait drôlement froid et noir dans cette chambre...
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Aliocha Kouochkov
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MessageSujet: Re: -M620- Fiction Vampirique -M620-  Fiction Vampirique I_icon_minitimeJeu 22 Déc 2011 - 12:58

Et je poste directement le chapitre 2 puisque qu'il est déjà sur mon blog ^w^


Chapitre Deux: Un revirement essentiel

L’U.E.E.V. réfute toute responsabilité lors de prises d’otages ou transformations de son personnel. Les agents de terrains encourent par nature des risques en combattant pour le compte de l’Unité d’Elite d’Extermination. En cas de prise d’otage, il devra de lui même trouver moyen de s’évader. En cas de morsure suivi d’une transformation, l’agent de terrain infecté se verra retiré automatiquement et systématiquement de ses fonctions, de façon définitive. En outre, s’il ne met pas fin à ses jours, il sera traqué pour crime contre l’humanité.

-M620-

Le réveil fût assez compliqué. Fraîcheur inhabituelle de la pièce, sans parler des courbatures dues à la mission de la veille, c’était bien assez difficile comme ça. Les cervicales en avaient prises un méchant coup, sa clavicule aussi le brûlait, souvenir de terribles cauchemars. Mais il fallait rajouter aussi la sensation désagréable d’être allongé sur le plancher.

«Et merde.»

Colin se releva et s’étira longuement, ignorant délibérément que l’aubergiste était entré dans sa chambre sans y être invité pour ranger en grommelant les affaires qui traînaient sur son sol poussiéreux. La nuit avait était courte et peuplée de cauchemars pour l’agent qui se sentait mal maintenant, comme si la course poursuite de la veille n’était toujours pas terminée. Il ne l’avouerait peut-être jamais, fierté d’écossais oblige, mais il avait eu la peur de sa vie. Et la mort du vampire Calyandre n’arrivait pas à lui remonter le moral.

Stanley en revanche semblait remonté à bloc. Déjà au rez-de-chaussée, il avait oublié de faire tourner les tours de garde et était resté là à faire nuit blanche. Mais peu importait ses cernes sous ses yeux de blasé, il débordait d’une énergie inhumaine. Cela ne pouvait dire qu’une seule chose: il avait cogité toute la nuit.

«Lu Stanley...» grimaça Colin en allant se verser un café en traînant des pieds.
«Vous tombez bien, vous!» s’exclama le brun en se précipitant vers lui, provoquant un mouvement de recul contrarié. «Vous vous souvenez du tatouage?»
«...»

Colin braqua un regard noir sur son assistant. Il le secouait dès le matin pour lui poser des questions de ce genre, maintenant? Il était vraiment de pire en pire ce mec.

«J’vais le regretter mais: quel tatouage?» marmonna-t-il avant de tremper ses lèvres dans son café.
«Celui de Karielle! Le tatouage qu’elle avait sur le visage, bon sang! Vous vous souvenez?!»
«Bordel, mais t’as bu combien de cafés toi?» grogna le rouquin en le contournant pour aller s’asseoir.
«Assez pour tenir la nuit. Répondez moi! Vous vous souv...»
«Non! Accouches!»

Un instant le visage de Stan’ se teinta du profond mépris qu’il ressentait pour ses supérieurs. Mais il continua.

«C’est un signe de confrérie.» révéla-t-il.

Encore une fois Colin resta coi et préféra boire son breuvage en paix plutôt que d’avoir à répondre à ça.

«Mais merde, vous voulez pas savoir?!» s’énerva Stanley. «C’est une confrérie! Une putain de confrérie! Ca veut dire qu’on peut remonter dans leur histoire, comprendre leurs rites, savoir ce qu’ils vont faire bientôt, prévoir les meurtres, bref prendre de l’avance sur eux!»
«Waow, t’emballes pas, ok?» le calma l’inspecteur en levant les mains à hauteur de visage. «Est-ce que tu sais seulement combien il existe de confréries de vampires à travers le monde? Plus de deux-cent!»
«Mais il n’y en a que trois originaires de la région, et une seule qui utilise ce tatouages comme signe de reconnaissance! On les tiens j’vous dis!»

Colin leva les yeux au ciel. Ce type était trop optimiste tout à coup. Ca ne lui ressemblait pas vraiment.

-M620-

La nuit n’en finissait pas. Le temps s’allongeait à l’infini semblait il, dans cette chambre froide et obscure. Dire qu’il avait eu la flemme de refermer sa fenêtre. Il aurait du, ça l’aurait protégé du vent glacé, et peut-être aussi des mauvais rêves où les vampires de la veille venaient le chercher pour le dévorer. James avait horreur de ces cauchemars là, c’étaient les pires au monde.

Le blond se redressa, s’appuyant sur la rambarde de son lit pour prendre une position assise plus ou moins confortable. Un lit à une place n’était vraiment pas fait pour lui, il se sentait bien trop à l’étroit dedans. En plus sa couverture avait disparu, sûrement partie à l’autre bout de la pièce dans un coup de pied malencontreux. Tout comme Colin l’avait vécu, James se sentait courbaturé et sa clavicule gauche le picotait désagréablement. Peut-être qu’un bon café, deux grosses tartines de marmelade d’orange et quelques piques de la part de Colin le remettraient d’aplomb plus rapidement.

Fort de sa résolution, le blondinet descendit de son lit, drôlement bas, et chercha à tâtons la lumière, prêt à l’avance à supporter un aveuglement superficiel pendant quelques minutes. C’était à priori une mauvaise idée pour quelqu’un qui avait la tête dans le cul comme lui, mais il fallait bien passer par cette torture pour avoir le droit à son café et tout le reste...

C’est là qu’il se rendit compte que le mur était trop éloigné, comme si la pièce avait grandit pendant la nuit. Etait-ce un effet de la fatigue? Non, car maintenant qu’il y pensait, c’est vrai que son lit était drôlement, mais alors vachement bas par rapport à d’habitude. Et il n’avait pas encore retrouvé la couverture. Et en plus... il n’y avait jamais eu de rambarde à ce lit.

«... oh putain de...»
«Hey! Ta gueule le nouveau, y’en a qui dorment!» rugit une voix qui le fit aussitôt sursauter.

Toujours dans le noir, James se tenait la poitrine d’une main, alors même que le pull qu’il portait ne risquait pas de lui laisser sentir son coeur battant. Il ne savait pas du tout où il était, et ne reconnaissait pas la voix.

«Qui a parlé?» osa-t-il demander, tentant vainement de retrouver un semblant de sang froid.
«Maiiiis!» geignit une autre voix, féminine, enfantine même. «Pourquoi il ne dort paaaas?»
«Recouchez vous, ne faites pas attention à lui...» soupira une voix de femme plus mûre.

Ce fût la seule que James reconnut.

«... Karielle.»

De nouvelles protestations s’ajoutèrent aux premières, toujours plus virulentes. Mais ça, l’inspecteur s’en foutait. Il venait de se faire enlever par Karielle et sa bande.

-M620-

Colin retournait tout dans la chambre avec une panique grandissante, alors que Stanley l’observait, de plus en plus blasé.

«Vous foutez quoi exactement dans la chambre du boss?»

Le rouquin le fusilla du regard.

«Il est partit sans prévenir, son lit est froid, sa fenêtre ouverte, tu l’as pas vu passer, tu me demandes vraiment ce que je fais?! Je cherche des indices! James a disparu!»

Stan haussa un sourcil sceptique.

«Il est sûrement parti retrouver sa copine, il va revenir...»

Mais le roux avait un très mauvais pressentiment. Il l’avait sentit en se réveillant, ça n’avait rien de naturel tout ça. Son meilleur ami s’était fait enlever, il n’y avait aucun doute là dessus. Il lui fallait juste des preuves, rien qu’une toute petite preuve cela ferait l’affaire.

«C’est quoi ça?» demanda l’assistant en montrant un coussin.
«Son oreiller.» grogna Colin.
«Plutôt son oreiller sans sa taie.» remarqua quand même le brun.
«Ouais, l’aubergiste a emmené le linge sale à la buande...rie...»
«Quoi?»
«... il faut qu’on l’en empêche!» s’écria Colin en sortant en courant de la pièce, dévalant les escaliers pour se diriger vers le sous-sol.

Stanley décida de le suivre, après tout maintenant qu’ils étaient lancés dans la paranoïa concernant la disparition de James, autant s’y lancer jusqu’au bout!

-M620-

Suzanne n’était pas la demoiselle bien sage que tout le monde s’était supposé. Dès son enfance, elle avait su jouer de ses charmes et de son éducation pour faire tourner les têtes et obtenir toutes les informations qu’elle voulait. Et ce dont elle raffolait, c’étaient les histoires de monstres.

Son père, son oncle, en fait tous les hommes et quelques femmes de son entourage se plaisaient beaucoup à répondre à l’appel des yeux de biches de la jeune fille et raconter les mythes de créatures sanglantes et effroyables, aux masques de démons, aux allures de surhommes, d’elfes ou d’hybrides ailés et lumineux. Elle buvait ces contes comme d’autres buvaient le vin, et se noyait dans le rouge des meurtres fictifs avec une fascination morbide. Elle se croyait née pour devenir l’héroïne d’un roman fantastique et horrifique.

A quinze ans, elle n’était pas dépourvue d’atouts. Grande pour son âge et déjà bien formée, elle portait de longues et lourdes anglaises brunes, des pommettes soulignées de ravissantes fossettes, et des yeux marrons aux longs cils. Née dans la richesse, l’opulence et sous un titre de noblesse pompeux, la demoiselle déjà Vicomtesse commença à fréquenter, sous les encouragements parentaux, des salons de lecture. Ils espéraient sans doute qu’elle y rencontrerait un mari qui vaille le beau parti qu’elle représentait. Elle y rencontra plutôt des amis, que l’on qualifierait plus tard de «mauvaises fréquentations».

De l’avenir de cette fréquentation naquit une nouvelle jeune femme: Sue. En rien pareille à la première, on aurait dit un jeune homme aux traits fins, au teint pâle et à la peau glacée. Plus aucune chaleur ne découlait de ces grands yeux. Suzanne était morte. A trop rêver les monstres, elle en était devenue un. Et, en toute franchise... elle adorait ça.

Quelques deux cent années plus tard, elle fût réveillée par les marmonnements paniqués d’un nouveau camarade de jeu. Ce James Candle n’était pas très discret, et après la nuit qu’il leur avait fait vivre, il aurait au moins pu avoir la délicatesse de les laisser dormir! Mais non, ce blondinet croyait qu’ils étaient encore tous de petits animaux diurnes au sang chaud! Quelle misère...

«Mais doooors à la fin!» geignit Sue, exténuée. «Tu t’occuperas de ton mal être ce soir, pour le moment il fait jour alors dors!»
«Mais ouais, ta gueule!» grogna un des jumeaux, à droite de la jeune fille. «On t’a pas amené ici pour que tu nous pourrisse la journée!»

Il fallut encore de nombreuses minutes avant que le silence ne revienne, et qu’on entende juste le bruit du gars qui s’effondre à terre. Il venait sûrement enfin de comprendre qu’il venait de se faire enlever.

Comme un bleu, c’est ce qu’il pensait. Il s’était fait avoir comme un bleu. Il n’avait pas surveillé ses arrières, ne s’était pas inquiété que sa fenêtre soit ouverte, il s’était fait tout bonnement avoir par sa propre connerie. Pourtant il aurait du comprendre que Karielle ne lâcherait jamais le morceau, c’était une chasseuse de premier ordre qui ne renonçait jamais une fois qu’elle avait repéré sa proie. A quoi ça servait d’avoir une documentation de plus de six-cent ans sur les vampires si c’était pour se faire avoir comme ça?!

Sa proie... James leva la main à son cou, très lentement. Ses cauchemars l’avaient rattrapés, il se sentait pris à la gorge et craignait que très vite ça ne soit plus une métaphore. Tout ce qu’il pu sentir ce fut le col de son pull. Il jura, ce qui déclencha un nouveau gémissement excédé de la part de la gamine entendue plus tôt. Cette fois ci il l’entendit se lever, à moins que ce ne soit un de ses amis, ça lui fit quand même avoir un mouvement de recul qui l’amena contre le mur qu’il cherchait plus tôt. Oui, il était mort de trouille. On aurait pu croire que pour un agent de l’U.E.E.V. c’était impossible mais il avait vraiment très peur, surtout d’une chose: que le froid de la pièce ne soit pas due à un manque de chauffage.

«Bon, viens avec moi toi!» grogna la voix gamine, alors qu’une petite main ferme agrippait son bras pour le tirer vers une porte.

James eut envie de se débattre, mais se découvrit complètement sans forces. Impossible de lui échapper, donc. La demoiselle le fit entrer dans un salon, éclairé par une cheminée et deux ou trois lampes de chevet posées sur des buffets. La pièce était chichement décorée, mais parfaitement bien meublée pour une collocation. Un coin confortable pour chacun, les fauteuils tous tournés vers le feu pour pouvoir parler librement devant la principale source de chaleur. Pas de fenêtres... c’était peut-être le seul indice sur la nature des propriétaires des lieux.

Le blond se fit jeter sur l’un des fauteuils, à priori le plus confortable, ou au moins le plus moelleux. La jeune personne qui l’avait ainsi balancé s’assit en face de lui. De courts cheveux bruns et bouclés et de grands yeux marrons... un adolescent d’allure stricte, sûrement de bonne famille.

«Tu... tu es...» bredouilla James, encore choqué par son enlèvement. «Tu es le... gamin d’hier soir?»

Sue, dont les beaux yeux étaient lourds de fatigue ce jour là, fit claquer sa langue sur son palet.

«Je suis LA gamine d’hier soir.» répondit-elle après un court silence agacé. «Le renflement de mon costume n’est, je vous assure, pas du tout provoqué par des pectoraux sur-développés.»

James risqua un regard timide vers la poitrine en effet opulente que devait compresser le veston noir de la brune.

«Pardon...» s’excusa-t-il.

Encore une fois, il aurait voulu dire qu’il s’en fichait, qu’elle était de toute façon une sale créature démoniaque et qu’il ferait tout pour la réduire en cendres. Malheureusement, il fallait qu’elle réponde à ses questions et à ses doutes avant de crever.

«Tu nous empêchais de dormir. Je sais me passer de sommeil, mais ne recommence jamais ça d’accord?» réclama-t-elle fermement.

James hocha vigoureusement la tête, sentant toujours sa nuque raide et sa clavicule toute chaude.

«Est-ce que...» commença-t-il, puis il se ravisa.

C’était bien trop horrible d’avoir à poser la question. Il ne pouvait pas s’y résoudre. Qu’est-ce qu’il pouvait demander d’autre, aussi? C’était quand même le point le plus important!

«Pourquoi je... suis ici?»

-M620-

«Il devrait y avoir un indice!!!» hurla presque Colin dans l’oreille de son assistant.

Inutile pour Stanley de lui faire remarquer à nouveau qu’il n’était pas sourd. Il avait bien comprit, mais ils n’avaient rien trouvés de suspect sur les draps. L’idée d’y trouver peut-être un peu de sang leur avait traversé l’esprit, bien sûr, mais il était rassurant de n’avoir rien trouvé du tout. Au moins, James n’était sûrement pas mort dans son lit.

«On connaît Karielle pour sa minutie, elle ne laisse pas de traces de ses passages.» informa l’assistant pour raffermir son pessimisme naturel.
«Ferme ta grande gueule pour une fois, Stan’, et aides-moi à réfléchir!» ordonna Colin, toujours paniqué.

Le rouquin n’ignorait pas que le règlement de l’U.E.E.V. interdisait toute intervention en cas de rapt d’un de leurs agents. Mais tant qu’il n’y avait pas de preuves qu’il y avait eu enlèvement ou infection, ou encore meurtre, Colin pouvait tout mettre en oeuvre pour retrouver son collègue et meilleur ami. Y compris fouiller pour la toute première fois dans sa vie privée.

«Ok... Stanley?» demanda-t-il.
«Quoi?» répondit le brun.
«Retrouves moi la fameuse petite amie de l’inspecteur Candle. On va faire sa connaissance.»

-M620-

En long, en large et en travers, Sue lui avait expliqué comment elle en était venue à devenir vampire, de la notion de choix qui en découlait, des premières épreuves de la faim à l’ivresse de la chasse. Pourquoi cette réponse alambiquée et trop longue à la question simple et concise: «pourquoi suis-je ici» ? Aucune idée, mais James ne se sentait pas le courage de lui couper la parole. La demoiselle se réveillant, elle devenait d’un coup moins froide et beaucoup plus enfantine, dévoilant une personnalité fantasque.

«Donc tu vois, tu n’as pas du tout à t’inquiéter, c’est une communauté très ouverte!» conclut-elle dans un large sourire qui découvrait ses canines.

James soupira et regarda le feu. Est-ce qu’elle avait vraiment essayé durant une heure de lui faire changer d’avis sur les vampires, de lui faire croire que c’étaient des gens sympathiques et avenants qui souffraient juste d’une sensibilité mortelle au soleil et d’un désordre alimentaire qui les poussaient malheureusement au crime? Complètement cinglée. Qu’est-ce qu’elle espérait? Qu’il allait y croire? Et après ça, elle allait enfin lui dire qu’il était mort ou pas? C’était le pire enlèvement de l’histoire de l’humanité.

Excédé, il se décida à enlever son pull pour avoir la possibilité au moins d’effectuer un petit examen de la situation. Il tâta immédiatement sa gorge. Sue le regarda avec le sourcil droit levé si haut qu’il disparaissait derrière une grosse boucle de cheveux sombres.

«Tu fais quoi exactement?»

James ne lui prêta pas attention. Il ne sentait rien, juste la chaleur à la base de son cou. Pas de boursouflures qui indiquaient le passage de canines voraces.

«Tu sais, il y a des moyens plus simples de savoir si tu es mort...» insista-t-elle, sceptique quand à son petit manège.
«Ah oui? Attendre que tu me donnes une réponse? Merci, ma méthode est plus rapide!» grogna le blond.
«... non. Mais vérifier ton pouls, par exemple... enfin je dis ça, fais donc que tu veux!»

L’inspecteur soupira. Il y avait pensé, mais c’était une solution en effet rapide, claire et sans aucun doute possible. Or, il n’avait toujours pas le courage d’affronter cette situation. Il reposa sa main sur l’accoudoir de son fauteuil et regarda le feu. Peut-être que finalement il ne voulait pas savoir.

«Tu t’appelles comment?» demanda finalement Sue en se frottant les yeux de fatigue.

James n’avait pas envie de lui répondre, maintenant que la panique était passée. Il fallait qu’il réfléchisse à un moyen de partir d’ici, de retrouver ses collègues, et plus tard Viviane. Tout à coup il se leva de son siège et commença à tâter ses poches, déclenchant à nouveau l’expression sceptique de la jeune vampire.

«Tu n’as peut-être pas de nom, mais j’en ai un tout trouvé pour toi: Imbécile.» déclara-t-elle en croisant les bras.
«Trop aimable...» grogna-t-il en continuant.
«Tu as raison: Pauvre Con, c’est plus juste.»

Il arrêta de fouiller désespérément ses poches, préférant tenter de liquéfier l’éternelle adolescente avec un des regards les plus froids de son répertoire.

«Mon nom est James.» finit-il par répondre, maintenant certain que ces crétins de buveurs de sang avaient quand même pensés à le déposséder de son téléphone portable.
«James? C’est... laid.» dit-elle avec une grimace de mépris. «Tu n’as pas une tête à t’appeler James.»
«Non, j’ai une tête à m’appeler Pauvre Con, je sais.»

Les présentations étaient faites, du moins dans un sens. Pas qu’il ai envie de sympathiser avec cette vampire, mais il n’avait pas grand chose d’autre à faire. Il ne savait toujours pas pourquoi il était ici, ni s’il y avait la moindre chance qu’il revoit un jour sa fiancée, ses amis, ou même le monde extérieur.

«Sue.»
«Hm?»

James releva les yeux sur elle. La brunette s’était levé et exécutait avec un sourire faux et méprisant une révérence ridicule et très masculine.

«Ah je vois... et bien, tu n’as pas une tête à t’appeler Sue non plus.» marmonna-t-il en regardant autour de lui à la recherche de portes de sorties.
«Et j’ai une tête à quoi?» demanda-t-elle, curieuse.
«Tu veux vraiment que je te réponde?»
«Oui...»

A part la porte qui menait au «dortoir», aucune issue n’était visible aux alentours.

«Doug.»

La grimace de Sue fût éloquente et arracha malgré lui un sourire moqueur à l’enquêteur.

«T’as bien une tête à t’appeler Douglas, ou Howard, ou quelque chose dans ce goût là. Tu as quel âge?»

Cette question était sortie toute seule, à vrai dire elle lui trottait dans la tête depuis la veille. La réponse ne devait pas être aussi évidente que ce qu’il supposait car Sue se mit à réfléchir sérieusement à la question.

«Hem... mon âge réel ou mon âge... figé?» demanda-t-elle avec hésitation.
«Ton âge d’avant transformation.» précisa-t-il en haussant les épaules.
«Je ne me souviens plus trop.» dit-elle en se massant la tempe gauche du bout de l’index. «Je sais que j’allais vers mon anniversaire, mais si c’était le quinzième ou le seizième...»
«C’est abject.» grogna James en retournant près du feu pour en capter le maximum de chaleur.

Sue ricana et se rapprocha de lui, contemplant le col noir de la chemise de James.

«Abject...» répéta-t-elle avec un sourire froid.

-M620-

Avec le temps, Stanley avait finit par comprendre le plan de son supérieur. Et ça ne le réjouissait pas tant que ça. Peut-être qu’il n’avait pas un grand respect pour l’inspecteur Candle, peut-être aussi qu’il était mal-aimable et buté, mais il savait tout de même que fouiller la vie privée des gens était injuste et criminel. D’accord, ça pouvait sauver la vie de son boss. Encore qu’il en doutait, à l’heure qu’il est il le voyait bien mort, dévoré. Il ne s’imaginait pas vraiment retrouver le blond en pleine forme après un court et agréable séjour chez ses amis à grandes dents.

Colin quant à lui ne se montrait pas du même avis. Il avait sûrement bien trop peur pour son ami pour réfléchir correctement. Donc il s’était mit dans la tête de retrouver James, de l’arracher des griffes de ses ravisseurs, le tout bien à l’abris des regards de la direction de l’U.E.E.V. qui réprouverait sans doute la manoeuvre. Les missions suicides faisaient tâches sur leurs beaux dossiers immatriculés.

«Tu l’as?» demanda le roux en passant nerveusement la main dans ses cheveux.

Stan’ leva un court instant les yeux du téléphone portable qu’il avait retrouvé dans la chambre de James, et poussa un soupire clairement agacé.

«Non.» répondit-il sèchement en retournant à sa besogne. «Il a effacé l’historique de ses appels, et le nombre de noms de femmes qu’il possède dans son répertoire me fait me sentir minable, insignifiant, et vous devriez vous sentir pareil...»
«Il connaît tant de femmes que ça?» grimaça Colin en regardant par dessus son épaule.
«Plus que d’hommes... on cherche un homme ou une femme, d’ailleurs?»
«Une femme voyons!» gronda l’inspecteur, sûr de lui.
«D’après lui, il y a quelques jours ce n’était pas évident!» rappela le brun. «Mais le connaissant, je doute qu’il soit du genre à manipuler un service trois pièces.»

C’est sur cette dernière note de poésie qu’il se décida à employer une méthode plus radicale et bien dans son goût: appeler chaque femme citée dans le répertoire une par une.

-M620-

James se crispa en sentant les doigts glacés de Sue se glisser sous son col. Il se sentait égal à un chiot qu’elle traînerait en laisse, devait-il se sentir flatté de la caresse?

«Qu’est-ce que tu fais?» demanda-t-il aussi sèchement que possible.

Sa voix tremblait de façon incontrôlable, tout son corps en fait.

«Tu voulais savoir si tu étais en vie?» demanda-t-elle à son tour.

Il n’eut pas la force de répondre oui, et se contenta de hocher la tête. Elle remonta son index derrière l’oreille de James et y gratta une petite plaie dont il n’avait pas perçu la légère douleur jusqu’à présent.

«Bang... bang...» murmura-t-elle. «Mort, mort, mort.»

James ferma les yeux, serra les dents, pria intérieurement pour qu’elle mente. Il sentait son coeur battre contre sa cage thoracique, battre pour tous ceux qu’il laissait derrière lui, pour toute sa vie passée, pour ses amours et ses vieilles rancunes, et ne cru pas un mot de ce que Sue lui avait murmuré.

«Je vis.» assura-t-il en rouvrant les yeux.
«Autant que moi.» répliqua la demoiselle en ébouriffant moqueusement les cheveux de James. «Mais ce n’est pas parce que tu le sens, ton petit coeur d’humain, qu’il bat. C’est comme un membre qu’on ampute: tu veux tellement qu’il soit toujours là que tu ne réalises même pas qu’il a disparu, et tu le sens encore, lui et toute la douleur qu’il t’apporte.»
«Je vis!» insista-t-il avec une énergie désespérée.
«Pas la même vie que celle que tu as connu.»
«Je vis!» hurla-t-il en se retournant pour faire face à son bourreau.

Sue avait plissé ses grands yeux, de défi et de malice, et son sourire était de loin le plus cruel que dut affronter James au cours de son existence.

«Tu vis grâce à moi, et par moi à présent.» dit-elle en desserrant la cravate qu’elle portait au cou. «Tout comme Calyandre avait fait de moi sa créature, le meurtrier de Calyandre devient ma créature. Tu es son remplaçant, c’est la faveur que j’ai demandé à Karielle. Elle m’a laissé te mordre où je le voulais, elle m’a laissé te faire boire mon sang, elle m’a laissé te transformer. Tu es ma chose, mon monstre rien qu’à moi. Mais aux yeux des humains, James, tu es mort.»

Elle rabaissa le col de sa propre chemise. Etalé sur sa gorge, masquant les deux points marquant sa renaissance, un tatouage figurant une toile d’araignée s’étendait de l’épaule à l’oreille. James apposa une main tremblante à l’arrière de sa propre oreille pour sentir sous la pulpe de ses doigts ce qu’il avait espéré ne pas trouver sur sa gorge. Lui aussi avait donc eu le droit à sa renaissance. Ou plutôt, il l’avait subit.

«Maintenant fais toi les crocs. Tu dois avoir faim...»

Faim sans doute pas. Pour l’heure, James avait surtout envie de vomir.
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Aliocha Kouochkov
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MessageSujet: Re: -M620- Fiction Vampirique -M620-  Fiction Vampirique I_icon_minitimeSam 31 Déc 2011 - 23:18

Bonne Année 2012 ô chers membres de Slava! J'vous poste un petit nouveau chapitre pour l'occasion! ^w^


Chapitre Trois: Les premières gouttes

Un homme en pleine mutation passe par plusieurs stades qu’il faut savoir déceler, analyser ou prévoir. Sans cela il est possible de passer à côté d’un danger potentiel. Les crocs ne se développent totalement que douze ou treize heures après l’infection du sujet. Pendant ce laps de temps l’apparence physique n’est pas affectée, mais la psyché du sujet, encouragée par sa nouvelle soif, le poussera à se montrer de plus en plus agressif, paranoïaque et agité. Ces vampires en devenir, irréfléchis, sont à notre connaissance les plus dangereux.

-M620-


La douleur était parfaitement insoutenable. Depuis près de trois heures il était là à se tordre sur le sol comme un morceau de journal chiffonné, gémissant de longues plaintes qui déclenchaient irrémédiablement les ricanements de ses ravisseurs. Sue étant celle qui riait le plus fort.

James avait refusé catégoriquement de boire quoi que ce soit, même quand Karielle lui avait proposé un «verre de vin» comme s’il était assez con pour se faire avoir par cette vielle feinte. La logique de la situation lui avait d’ailleurs échappé, ces vampires qu’il avait traqué se conduisant avec lui comme avec un congénère, presque un ami. Maintenant il comprenait mieux ce qu’il était pour eux: un nouveau jouet. Force était de constater en tout cas qu’il n’était pas dans son état normal. Et il était assez bien formé pour comprendre qu’il mutait.

«Dommage que tu ne puisses pas voir ça.» fit remarquer l’un des jumeaux à son frère.
«J’entend, ça me suffit.» assura l’autre avec un sourire glacial.

Et c’était pour lui une bonne vengeance à son nouvel handicape. Il devait depuis la veille au soir une cécité totale à Colin et James et leur lampe à UV qui avait fait fondre ses yeux en un flash.

«Quel idiot... il pourrait ne plus souffrir si il consentait à un petit effort.» remarqua l’irlandaise en se penchant au dessus de James. «Besoin de rien, inspecteur?»
«Allez au Diable!» grogna James en se tenant le ventre.
«C’est cliché.» ricana Karielle en se redressant et en s’éloignant.
«Mon petit monstre ne voulant pas se nourrir, qu’est-ce que je fais? Je le laisse jouer le martyr ou je le force?» demanda Sue en se décidant à remettre sa cravate, sûre que James ne tenterait pas de la mordre.
«Laisse-le.» répondit le jumeau aveugle. «C’était déjà trop facile de l’attraper, encore plus de le tuer, alors laisse-le croire qu’il peut nous faire des difficultés... bientôt il aura si mal qu’il ne pourra plus réfléchir, et il te sautera dessus comme un nouveau né sur le sein de sa mère.»
«Hm... pas faux.» admit-elle. «Mais je commence à m’ennuyer moi! On ne pourrait pas le laisser là le temps qu’il se décide, et faire un tour à la bibliothèque?»

Karielle se tourna vers la jeune fille sans aucun sourire.

«On ne le laisse jamais seul, est-ce clair? Jamais!» ordonna-t-elle froidement. «Tu as la responsabilité de cet homme, c’est ton protégé. Si il s’enfuie, ou s’il se tue, ce sera ton problème. Si tu tiens tant que ça à l’intégrer à notre clan, ne le perd jamais de vue.»

James poussa un cri de douleur et se recroquevilla un peu plus sur lui même. Ses souffrances avaient au moins l’avantage de l’empêcher de réaliser que sa vie avait pris un tournant effroyable, celui justement qu’il avait souhaité ne jamais connaître. Il s’était imaginé toute sa vie que la mort marquait la fin de toute souffrance, et d’avoir aussi mal tout à coup, plus qu’il n’avait jamais eu mal dans sa vie, lui donnait l’impression de n’avoir pas changé. Il savait bien qu’il était en train de changer, il cherchait juste une bonne excuse pour l’ignorer.

Une main écarta ses cheveux de son visage et caressa sa joue.

«Allez, James... ne fais pas l’enfant. Mon sang est froid, et tu n’auras pas à en boire beaucoup! Quelques gouttes seulement. Juste de quoi te remettre debout.»

James geignit et tenta de s’éloigner de cette voix caressante qui déclenchait en lui une envie coupable d’obéir. Il savait maintenant ce que c’était d’avoir faim, faim au point de vouloir dévorer n’importe quoi, à n’importe quel prix. Mais sa conscience l’empêchait de commettre ce qu’il considérait déjà comme un crime absolu. Froid et en quantité négligeable, cela restait du sang humain! Sue resta accroupie face à lui et soupira.

«Peux-tu me rappeler, Aaron, à quel moment il est sensé se jeter à mon sein comme un nouveau-né assoiffé?» demanda-t-elle avec un agacement certain dans la voix.
«C’était qu’une métaphore, poupée...» fit remarquer patiemment l’aveugle.
«Et bien elle est longue à prendre son sens, ta métaphore.» siffla-t-elle. «Je suis sûre que dans un autre contexte il ne ferait pas tant de manières!»
«Par autre contexte, tu veux dire un où il ne serait pas un exterminateur de vampire?» répliqua l’autre jumeau, William, sur un ton dégoulinant d’ironie.
«Je pensais plutôt à un contexte où lui et moi serions plus intime, mais ton idée n’est pas si bête.» répondit-elle en caressant les cheveux de James qui continuait d’agoniser.

Si seulement c’était Viviane, dans cette pièce, qui se montrait si protectrice et attentionnée. Si seulement ce n’était pas de sang qu’il s’agissait...

-M620-


La blonde quinquagénaire porta le verre pourpre à ses lèvres et avala son contenu en trois gorgées, fixant nerveusement le téléphone posé sur son lit. Quelques quinze années plus tôt son défunt mari lui aurait arraché ce verre de vin des mains en disant qu’une femme de sa valeur ne devrait pas se laisser aller de la sorte, qu’elle méritait mieux. Mais James, lui, il prendrait un ton moqueur en la traitant d’alcoolique, puis il se servirait un verre pour ne pas la laisser boire seule. Quelle voix écouter aujourd’hui?

Il était trois heures de l’après-midi. Depuis la veille où son amant lui avait annoncé qu’il partait enquêter sur le terrain, et peut-être appréhender un suspect, Viviane n’avait aucune nouvelle. Et voilà qu’elle recevait un appel de son téléphone, et qu’un inconnu l’appelait par son prénom au bout du fil. Paniquée par cette voix d’homme qu’elle ne reconnaissait pas, elle avait raccroché aussitôt. Mais maintenant elle flippait. Qui était-ce? James avait-il perdu son téléphone? Se le serait-il fait emprunter par un de ses collègues? Etait-il arrivé quelque chose? Allait il bientôt venir la rassurer? Devait-elle l’attendre ce soir? Devait-elle tenter de le rappeler?

La tête lui tournait, mais elle se remplit un autre verre avant d’entamer les cent pas à proximité du téléphone. Elle était mûre, Viviane. Elle connaissait les malheurs de la vie, la dureté du monde et la folie des hommes. Quand elle avait connu le tout jeune James Candle, il représentait dans un monde noir et malsain une fraîcheur et une innocence juvénile qui n’avait jamais cessé de lui redonner espoir. En goûtant pour la première fois à cet amour tabou, elle était certaine de ne plus pouvoir s’en passer. Elle ne voulait pas vivre avec sa tête, elle voulait vivre avec son coeur, et sans James c’était impossible.

Quand il avait changé de métier et qu’il était devenu enquêteur, la noirceur du monde les avait rattrapés. Son amant était devenu plus mature et pessimiste, et elle avait commencé à craindre pour sa vie. Avec toutes ces histoires de meurtres, elle imaginait qu’un jour on l’appellerait pour lui dire que son fiancé était mort, ou avait disparu.

«Oh!»

Sa main trembla et elle laissa tomber le verre qui se brisa à ses pieds, faisant gicler un peu de vin sur ses pieds nus. Viviane observa les dégâts et croisa les bras contre sa poitrine dans un geste protecteur.

«Appelles-moi idiot.» souffla-t-elle au petit appareil sur son lit. «Ne me laisse pas comme ça...»

-M620-


Stanley raccrocha et posa le téléphone portable de James face à Colin. Le rouquin se prit la tête dans les mains. C’était un échec. Jamais il ne retrouverait la femme que son ami côtoyait, et de ce fait il ne pourrait jamais savoir si elle savait quelque chose sur sa disparition.

«Maintenant vous pensez au pire, hein?» nota le brun en s’asseyant sur la table.
«Non, maintenant je pense à trouver un autre plan!» contredit Colin en tapant du poing sur la même table.
«Non mais laissez tomber, les seuls plans qui s’offrent à nous nécessitent qu’on contacte d’autres agents.» grogna Stan’ en secouant la tête. «Vous aurez beau faire, s’il a disparu on ne peut rien faire du tout.»

Colin se leva brusquement et attrapa son assistant par le col, furieux.

«Tu insinues que je devrais laisser mon meilleur ami se faire bouffer par des salopards de buveurs de sang sans rien dire?! Que je ne devrais rien faire pour le sauver?! Que je devrais le laisser crever?!»

Le taciturne Stanley soupira, pas plus ému que ça, et décrocha fermement une main de lui.

«C’est à peu près ça, oui.» confirma-t-il. «Enfin, je sais pas pour vous, mais moi j’ai lu mon contrat avant de signer. Et je sais du même coup que si je disparais, je dois: ou me démerder tout seul, ou me suicider. Vous n’avez plus qu’à prier pour que l’inspecteur Candle se démerde.»

La main libre de Colin s’abattit aussitôt sur sa tempe et l’éjecta aux pieds de la table. Sonné, le brun porta une main à son visage et fusilla du regard son supérieur.

«Ne t’avises jamais plus de parler de James en ces termes!» cingla l’écossais en faisant deux pas vers Stanley, prêt à lui assener d’autres coups s’il tentait de répliquer ou de se lever. «Je me fous du contrat et de la direction, on a le devoir de sauver James! Et dis toi bien qu’il aurait fait la même chose pour ton petit cul d’enfoiré!»

Il lui envoya un coup de pied dans l’estomac, se défoulant, peut-être injustement, sur lui.

«Et c’est de ta faute si ces vampires nous ont repérés.» rappela-t-il froidement. «De ta faute s’ils nous ont pourchassés, de ta faute s’ils ont retrouvés James. Et tu étais de guet cette nuit: tu n’as rien vu? Non, bien sûr, tu étais bien trop occupé à fantasmer sur des tatouages venus d’on ne sait où! En clair mon gars, tout est de ta faute! Alors tu vas devoir répondre de tes erreurs, si tu ne veux pas que je m’occupe de ton cas définitivement! Vu?»

Stanley hocha la tête en se tenant le ventre. Ca ne pouvait pas être plus clair.

-M620-


Sue se sentait fière comme une reine. Ah, ça n’avait pas été facile! Elle avait du attendre des heures pour en arriver à ce résultat, mais maintenant elle jubilait. La gorge découverte, elle sentait la respiration humide et bruyante de sa créature souffler sur la toile encrée dans sa peau. Il craquait.

Les crocs de James avaient eu le temps de se former, et la soif de le rendre fou. Puisque les autres membres du clan étaient partis préparer leur tour de chasse de ce soir, elle s’était retrouvée seule avec lui à nouveau, comme ce serait souvent le cas dans l’avenir, pensait-elle. Alors elle s’était assise, avait encore dénouée sa cravate et ouvert son col, et elle avait attendu, appelant le jeune homme pour qu’il vienne mordre dans sa chair. Il avait hurlé et lutté en vain contre la douleur, jusqu’à être à deux doigts d’y céder. Il s’était jeté sauvagement sur elle, avait approché sa bouche de son but. Aucune chaleur, aucun battement, du sang froid et rare dans des veines figées, rien d’appétissant mais c’était pourtant tout ce qu’il désirait à l’instant. Il n’arrivait juste pas à se décider.

«Qu’est-ce que tu attends? Bois!» insista la brunette en appuyant sur la nuque de James pour qu’il se rapproche un peu plus.
«Non...» supplia-t-il contre sa peau.

Il était frissonnant, fébrile. Plus il était prêt à céder, moins il avait mal. Ç’aurait du l’encourager à passer à l’acte, mais non, il luttait encore. Sa conscience ébréchée lui renvoyait sans cesse les visages de ses proches. Le film de sa vie ne cessait de se dérouler sous ses paupières closes. En mordant cette demoiselle, il en marquerait la fin à tout jamais, il ne pourrait par revenir en arrière.

«Tues-moi.» implora-t-il, sentant des larmes glacées glisser sur ses joues.

Il était épuisé, et n’avait d’autre issue que de s’éliminer. Mais comme l’avait dit Karielle, il ne pourrait y parvenir en présence de Sue ou d’un autre vampire. Il devait être seul. Cette gamine ne le laisserait jamais seul, ne le laisserait jamais partir. C’est bien pour ça qu’elle lui rit au nez et qu’elle le pressa encore contre sa gorge.

«Bois, et ne dis pas de bêtises.» gloussa-t-elle, amusée.
«Non...»

Minable, pitoyable. La douleur revenait, il crispait ses doigts sur les accoudoirs du fauteuil, de chaque côté de Sue, et sanglotait comme un gosse contre son épaule. Il s’était cru fort au début, assez pour supporter ce genre de choses. Mais maintenant il avait la certitude qu’il ne maîtrisait rien du tout, surtout pas ses émotions, alors qu’il devenait la chose qu’il avait mit toute son énergie et sa haine à pourchasser et éliminer. Qu’allait-il devenir après ça? Il ne pouvait pas être l’allié de ce petit groupe de vampires, ni d’aucun autre d’ailleurs. Il ne pouvait pas non plus revenir auprès de ses collègues, désormais il n’y serait plus le bienvenue. Et Viviane, et bien... ça la terroriserait. Et ça la mettrait en danger, aussi. Aucune solution d’avenir après cet échec, cette fameuse erreur qui lui avait coûté la vie.

«Tu es d’un ennui!» grogna Sue, lâchant enfin sa nuque pour reposer sa main sur l’accoudoir, fatiguée d’attendre. «Je t’aurais bien donné du sang frais, tu n’aurais pas pu résister et ce serait déjà fais depuis des heures! Mais là... mords moi, qu’on en finisse! Ca devient vraiment lassant!»
«Si je...»

James s’arrêta, hésitant, respirant l’odeur métallique de la peau de Sue. Elle remarqua bien évidemment cette hésitation et se dégagea un peu de lui pour le regarder dans les yeux, l’invitant à suivre sur sa lancée. Au moins s’il voulait communiquer, ce serait un bon début.

«Si je le fais... qu’est-ce que je deviendrais?»

La jeune femme hésita à son tour sur la réponse à donner. Par moquerie, elle aurait pu lui dire qu’il deviendrait comme elle, un monstre. Mais elle voulait qu’il boive ces quelques gouttes de sang qui l’obligeraient à lui être entièrement dévoué, soumis et éternellement redevable. Il était encore trop humain, et trop à cran pour qu’elle prenne le risque de le faire paniquer. Non, il valait mieux trouver un compromis qui le rassurerait, au moins juste assez pour le convaincre de lui obéir.

«Tu deviendras un membre de ce clan.» répondit-elle avec franchise. «Tu y seras nourris et protégé, sans aucune obligation de participer à la chasse.»

Elle savait bien qu’un jour viendrait où c’est lui qui réclamerait à y aller.

«Tu auras ta part d’indépendance, à condition que cela ne porte préjudice à aucun d’entre nous.» poursuivit-elle, sentant avec plaisir la respiration du blond se rapprocher de son tatouage. «Tu ne manqueras de rien et, dans la mesure du possible, tu pourras avoir une vie normale... juste soumise à certaines règles contraignantes que tu connais déjà par coeur.»

Le sourire de Sue revint creuser les fossettes de ses joues. Les crocs de James s’étaient plantés avec une douceur touchante dans sa peau, et le petit gargouillis qui accompagna sa première gorgée de sang froid lui semblait adorable. Bien sûr les larmes de l’ex-inspecteur trempaient encore sa nuque, mais elle s’occuperait de lui remonter le moral plus tard. Pour l’instant, elle voulait juste continuer à jubiler.

-M620-


Karielle devait faire face à une situation qu’elle n’avait pas prévue, et elle n’avait vraiment pas besoin de ça en ce moment. En accueillant cet humain insignifiant dans leur clan elle craignait d’attirer un peu plus l’attention de l’UEEV sur eux. Elle avait voulu se venger, tuer l’inspecteur Candle et s’en aller, mais Sue avait réagi vraiment étrangement. Pour une raison a priori absurde, elle voulait remplacer leur ami défunt par ce blondinet geignard. La vengeance était plus douce, plus longue, c’est vrai. Plus cruelle aussi. Mais avec des conséquences beaucoup plus lourdes, et ça l’irlandaise voulait à tout prix l’éviter.

«Nous partirons demain.» confirma-t-elle à William, qui était chargé des itinéraires. «Il ne faut pas qu’on reste à proximité de leur QG, c’est un trop gros risque compte tenu du crime que nous venons de commettre.»
«Un crime?» répéta le noir en relevant les yeux sur elle. «Tu appelles cela un crime? Moi j’appelle ça la justice.»
«A chacun ses mots.» éluda la blonde. «Nous devons nous éloigner le plus loin possible, le plus rapidement possible. On ne prend pas les routes, on volera.»
«Ton nouveau protégé ne volera pas, pas encore du moins.» remarqua William en cherchant sur sa carte.
«Ce n’est pas mon protégé, c’est celui de Sue.» rappela Karielle en s’asseyant sur la table qui trônait au milieu de leur bibliothèque. «Et si cette gourde ne parvient pas à s’imposer à son nouveau jouet, on devra le tuer. Hors de question qu’il nous ralentisse.»
«Tu t’inquiètes pour elle, avoues-le...»

Karielle, si forte qu’elle puisse être, ne pouvait pas nier ça. Suzanne était la première et dernière amie qu’elle avait. Elle la connaissait par coeur, dans sa complexité, sa folie douce et ses peurs, et ne pas comprendre son comportement était aussi nouveau qu’inquiétant. Or là, elle ne voyait vraiment pas quel intérêt elle pouvait porter à James. Il était faible, et n’avait pas, contrairement à eux, fais le choix de changer de nature. Chacun d’entre eux avait décidé d’abandonner leur vie humaine et d’imposer le monstre qui vivait en eux. Mais cet inspecteur, là... c’était tout le contraire, il n’avait pas voulu mourir, et maintenant il allait leur poser plein de problèmes.

«Il faudra le surveiller de très près.» ordonna-t-elle à William. «Sue croit pouvoir s’en sortir toute seule mais elle vient de prendre une lourde responsabilité, et elle n’est pas de taille à l’assumer.»
«Qui sait? Elle s’en sort bien pour l’instant.» répliqua le noir en revenant à sa carte.
«Tu trouves? Il se laisse agoniser des heures durant et toi tu trouves qu’elle s’en sort bien?!»

L’irlandaise frappa la table du poing, exprimant son désarroi et sa frustration de cette manière.

«Doucement ma belle... elle nous a toujours surpris cette gamine. J’ai confiance, elle ne nous décevra pas.» intima William en posant une main sur la sienne.

Karielle espérait sincèrement que son ami ait raison. Elle ne voulait pas faire de peine à Suzanne en tuant son protégé. Et elle ne voulait pas non plus se séparer de Sue.

«Quelle route alors?» demanda-t-elle en enlevant sa main et en se levant, de nouveau calme.

William étala bien sa carte entre eux deux et montra le point où ils se trouvaient à l’heure actuelle, en pleine Ecosse. Puis son doigt glissa rapidement sur la carte, traversant à la grande surprise de la chef de clan le pays, l’océan et n’arrêtant sa course que bien, bieeen plus loin.

«... tu veux qu’on quitte le pays Will?» demanda-t-elle en essayant de garder un visage impassible, même si un sourire amusé semblait vouloir lui déchirer le visage.
«Et dès demain, Kary.» confirma-t-il avec un sourire lui aussi. «On ne doit pas s’attirer encore les foudres des collègues de cet inspecteur, hm? Et si nous continuons nos affaires en Ecosse, nous serons toujours dans leur juridiction. L’UEEV est implantée partout, mais là-dedans... ils ne nous retrouveront pas de sitôt.»

Le «là-dedans» était loin, en effet, et bien implanté dans le sud d’un pays où les meurtres étaient moins rares, la paranoïa plus grande et la population plus importante. De quoi assouvir leur soif dans la plus grande tranquillité durant un petit bout de temps. Les vacances idéales...
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